L'URGENCE
pré-hospitalière n'est pas un défi pour les Ambulanciers mais bien une
mission à reconquérir, à défendre, et surtout à budgétiser !
En effet, 3 interventions sur 10 relèvent des soins d’urgence,
cela se traduit par une prise en charge beaucoup plus longue qu’un patient qui
se rend en consultation ou en hospitalisation, souvent même plusieurs heures
lorsque le l’ambulance est médicalisée par le SMUR.
Le consommable médical n’est pas en reste, la consommation
de bandages, compresses, désinfectants… et l’usure prématurée du matériel de
conditionnement, matelas coquille (MID) chaise portoir, attelles à dépression… s’abiment beaucoup plus
vite dû à leur utilisation intempestive.
Qu’en est-il des budgets ? Aujourd’hui les SP ne se soucient pas
de savoir s’ils vont rester immobiliser 10 minutes ou 2h00 sur une intervention,
leurs salaires tomberont chaque mois et les budgets alloués à leurs activités seront
toujours renouvelés de sorte qu’il y est une continuité du service…de plus, les SP
en surnombre, leur permet de missionner la caserne la plus proche du patient
afin d’en réduire les délais d’intervention mais aussi les coûps financiers !
En revanche, pour les ambulanciers urgentistes la pratique est totalement différentes, qu’importe
l’investissement matériel, consommables et temps passé sur intervention, la tarification est basée
sur le kilométrage en transport vers le lieu de soins…
Ex : une équipe est missionnée par le centre 15 vers un patient en détresse,
cette équipe peut parfaitement être engagée en dehors d’un secteur géographique
‘’ dit raisonnable ‘’ en terme de délais, soit maximum 15 mn. Il en résulte que lorsque l’ambulance
est engagée à 20 ou 25 kms de sa base et qu’elle évacue un patient au centre
hospitalier du secteur, parfois à 2 ou 3 kms du domicile, et ce de façon très fréquente,
voici la déduction qu’en font les SP, le grand public et les tutelles :
‘’ délais trop long ‘’
et oui… et pour la société d’ambulances qui a concourue à cette mission, 25 kms
de parcourus, pour s’y rendre, soit 20 mn de trajet, 15 mn de prise en charge,
considérant que l’intervention ne conduise pas à une médicalisation, 5 mn pour
se rendre au CH… le temps de transférer le patient de faire des transmissions…
un total de 1h00 à 1h15 d’immobilisation, puis le délai de retour sur le secteur ! pour
gagner en moyenne ‘’ 70 eu ‘’ l’erreur
est bien dans l’organisation des forces ambulancières et non dans la technicité
et réponse à l’urgence !
Il suffirait de réduire sensiblement le budget alloué aux SP concernant le secours à victime
et de définir une enveloppe budgétaire aux quelques compagnies d’ambulances qui
dédient des équipes d’urgentistes annuellement, et qui serait reversée à ces
dernières quel que soit le nombre d’intervention à l’année, le tout au regard d’un
cahier des charges portant à la fois sur le matériel mais aussi sur les
personnels et leurs formations quotidienne.